M. Michelena nous parle de l’option EDEN

M. Pablo Michelena, professeur de SVT au Collège et Lycée, ainsi que membre actif du collectif GREAT, nous présente l’option EDEN, qui sera prochainement déployée au collège. En tant que coordinateur pédagogique du projet, il partage avec nous les objectifs et les principes de cette initiative.

• En quoi consiste l’option EDEN ?

L’option EDEN est un acronyme pour EDucation à l’ENvironnement. Pour définir cette option, je dirais qu’il s’agit de l’éducation à l’environnement dans son sens le plus large : l’environnement naturel, notre relation au vivant en général, mais aussi l’environnement urbain et les ressources territoriales. Ces questions sont largement abordées par nos équipes pédagogiques dans le cadre de l’Education au Développement Durable. Seulement, pour que nos élèves se sentent en capacité d’agir, il nous parait fondamental d’y intégrer des savoir-faire en accordant une place importante à l’engagement et à l’environnement social et affectif.

L’objectif est de permettre à chacun de comprendre les enjeux de la transition écologique, d’explorer de nouvelles méthodes d’apprentissage, tout en prenant soin de soi, des autres et du vivant. Les projets, menés à Tivoli et dans l’environnement local, incluent des rencontres avec des acteurs locaux pour aborder des problématiques comme la gestion des ressources, la production alimentaire ou le climat.

• Comment allez-vous organiser ces projets pour garantir une véritable coordination ?

Aborder la question d’une réalité complexe est toujours délicat du point de vue pédagogique. 

On pourrait choisir d’explorer ces liens au collège avec un fil rouge. Par exemple, une thématique sur l’arbre peut à la fois être envisagée du point de vue de l’agroforesterie (la question de la production alimentaire), de la sylviculture, de la production de papier et du recyclage (la question des ressources), des projets de végétalisation en ville (pour la lutte contre les îlots de chaleur). La place particulière de l’arbre en tant qu’architecte d’un écosystème diversifié peut également être abordée. Enfin, l’arbre, en tant qu’être vivant totémique peut constituer une source d’émerveillement et offre la possibilité d’explorer les mythes et les imaginaires d’une grande diversité de cultures, par la poésie ou d’autres formes d’expression artistique.

Pour articuler ces projets, nous nous appuierons sur la pédagogie Tête-Corps-Coeur proposée par le Campus de la transition. Il s’agit d’une pédagogie non seulement centrée autour des connaissances (la tête), mais aussi du vécu incarné à travers des rencontres et un engagement collaboratif dans les projets (le corps) et des émotions (le coeur).

Je pense que les expériences qui sortent les élèves du cadre traditionnel de la classe sont souvent marquantes sur le plan émotionnel. Toutefois, l’enjeu est également de les amener à mettre des mots sur leurs émotions, à les identifier et à les canaliser. La pédagogie jésuite nous offre un outil précieux, la relecture, qui constitue ici une ressource précieuse, permettant de mieux intégrer ces expériences vécues. En sensibilisant les élèves aux enjeux de la transition écologique et en les aidant à prendre conscience de l’ampleur de ces défis, et en leur offrant la possibilité de se sentir en capacité d’agir, nous espérons éviter les écueils délétères de l’éco-anxiété..

• Pouvez-vous nous donner un exemple concret de projet que les élèves pourraient réaliser dans ce cadre ?